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Jésuites à La Réunion
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Réjouissez-vous ! Soyez dans l’allégresse !

Retrouvez ici l’évangile du dimanche 1er novembre 2015, fête de la Toussaint, et l’homélie du père Christophe Kerhardy.

Article mis en ligne le 4 novembre 2015
dernière modification le 26 novembre 2015

par Père Christophe Kerhardy sj

Retrouvez ici l’évangile du dimanche 1er novembre 2015, fête de la Toussaint, et l’homélie du père Christophe Kerhardy.

 L’homélie

Une grande foule est rassemblée autour de Jésus sur la montagne, il enseigne, il leur chante la balade des gens heureux.

Une grande foule est autour de l’Agneau dans le ciel, elle l’acclame, elle est heureuse et chante.

Le Christ est le réconfort des pèlerins en marche ; il est l’exultation des saints et bienheureux.

Vous le voyez, il est impossible de compter ces foules, l’idée d’un petit nombre d’élus ne tient pas la route. La vision panoramique de l’Apocalypse annonce une réussite massive, contrairement à l’usage habituel que l’on fait du mot apocalypse. L’Apocalypse n’est pas un récit du désastre, mais un message de consolation, qui concerne une foule immense, venue de tous les temps, de tous les lieux, de toutes les cultures. Il est bon de temps en temps de se voir nous-mêmes dans la cour céleste, près des saints que nous célébrons aujourd’hui ! Chacun de nous, vous et moi, est digne de les rejoindre humblement ; le Seigneur n’a-t-il pas dit : « Je pars vous préparer une place » ?

Bien sûr, nous ne sommes pas des saints, ni des anges, c’est vrai ! Mais la Toussaint n’est pas la fête d‘hommes et de femmes, titulaires d’un brevet de vertus, supérieurs à la moyenne, qui leur vaudrait d’être admis dans la proximité de Dieu. N’est-il pas fréquent de voir la sainteté comme une prime à la perfection, une sorte d’héroïsme, de dépassement de soi, chèrement acquis sur tous nos défauts et nos péchés ?

Certes, il y a dans la sainteté un combat laborieux, une part d’effort personnel et collectif. Mais, vous le comprenez facilement, frères et sœurs, s’il n’y avait que cela, elle serait bien sélective. Il suffit de regarder notre part d’ombre, il suffit d’ouvrir les yeux sur notre vie pour voir à quel point nous sommes faibles et fragiles, troubles et inconstants. Qui peut devenir par lui-même un foyer brûlant d’amour, une fontaine d’eau pure, un cœur débordant de sainteté ? Ne soyons pas présomptueux, cela est au-delà de nos forces.

Aussi, le véritable visage de la sainteté, c’est du côté de Dieu que nous devons le chercher. Et alors s’éclaire qui est le Christ et sa mission. « L’Agneau sera leur Berger ! » L’Agneau, c’est à dire Jésus, le visage de la miséricorde de Dieu nous prend par la main, nous relève et nous mène jusqu’à la demeure du Père. La douceur du Seigneur, sa bonté, son pardon qui se penche sur nos êtres si faibles, si fragiles, n’a pas d’égal. En Jésus, Dieu se montre résolu à nous rendre heureux. C’est le refrain des Béatitudes.

Ces paroles sont belles, mais à y regarder de plus près, on peut ressentir une certaine inquiétude, une sorte de choc et d’effet repoussoir. Heureux ceux qui triment ! Quelle curieuse source de bonheur. Nous qui sommes convaincus que le bonheur consiste à ne pas souffrir, à voir nos désirs satisfaits et à ne rencontrer aucune adversité, Jésus nous propose, au contraire, un bonheur qui supporte les conflits, les persécutions, les insultes et les calomnies. Quel drôle de bonheur, n’est-ce pas ?

Soyons clairs, les Béatitudes ne sont pas d’abord une liste de commandements ni un parcours du combattant à accomplir. Deux seuls impératifs figurent sur cette page d’Évangile : « Réjouissez-vous ! » et « Soyez dans l’allégresse ! » Ici donc, Jésus ne nous dit pas : prends garde à toi, il nous convie à une plénitude de bonheur. Vous désirez y avoir part ? Eh bien, suivez Jésus et comme les saints, croyez que son amour pour tous est la clef, mieux, le passe-partout de la joie parfaite. N’a-t-il pas dit : « Je suis venu pour qu’ils aient la joie et qu’ils l’aient en abondance ! »

Aujourd’hui, choisissez une béatitude. Celle qui vous touche, celle qui vous plaît. Choisissez-la et regardez-la bien en face, comme une parole de consolation ou de conversion. Que cette béatitude devienne une parole vivante, qu’elle vous fasse progresser en sainteté et si jamais vous butez, appelez-en à la foule immense qui est au ciel : saint et saintes de Dieu, priez... priez pour nous.