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Jésuites à La Réunion
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Le site des jésuites à La Réunion. La communauté de la Résidence du Sacré-Cœur, les activités de la chapelle de la Résidence et du Centre Saint-Ignace.

Dans ses blessures nous sommes sauvés

Retrouvez ici l’évangile du 27 avril 2014, fête de la Divine Miséricorde (année A), l’homélie du père Christophe Kerhardy, et la prière universelle des fidèles de la Résidence du Sacré-Cœur.

C’était après la mort de Jésus, le soir du premier jour de la semaine. Les disciples avaient verrouillé les portes du lieu où ils étaient, car ils avaient peur des Juifs. Jésus vint, et il était là au milieu d’eux. Il leur dit : « La paix soit avec vous ! »

Après cette parole, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples furent remplis de joie en voyant le Seigneur.

Jésus leur dit de nouveau : « La paix soit avec vous ! De même que le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie. »

Ayant ainsi parlé, il répandit sur eux son souffle et il leur dit : « Recevez l’Esprit Saint. Tout homme à qui vous remettrez ses péchés, ils lui seront remis ; tout homme à qui vous maintiendrez ses péchés, ils lui seront maintenus. »

Or, l’un des Douze, Thomas (dont le nom signifie : Jumeau) n’était pas avec eux quand Jésus était venu.

Les autres disciples lui disaient : « Nous avons vu le Seigneur ! » Mais il leur déclara : « Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets pas mon doigt à l’endroit des clous, si je ne mets pas la main dans son côté, non, je ne croirai pas ! »

Huit jours plus tard, les disciples se trouvaient de nouveau dans la maison, et Thomas était avec eux. Jésus vient, alors que les portes étaient verrouillées, et il était là au milieu d’eux. Il dit : « La paix soit avec vous ! »

Puis il dit à Thomas : « Avance ton doigt ici, et vois mes mains ; avance ta main, et mets-la dans mon côté : cesse d’être incrédule, sois croyant. »

Thomas lui dit alors : « Mon Seigneur et mon Dieu ! »

Jésus lui dit : « Parce que tu m’as vu, tu crois. Heureux ceux qui croient sans avoir vu. »

Il y a encore beaucoup d’autres signes que Jésus a faits en présence des disciples et qui ne sont pas mis par écrit dans ce livre.

Mais ceux-là y ont été mis afin que vous croyiez que Jésus est le Messie, le Fils de Dieu, et afin que, par votre foi, vous ayez la vie en son nom.

(Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 20, 19-31)

Article mis en ligne le 29 avril 2014

par Père Christophe Kerhardy sj

Retrouvez ici l’évangile du 27 avril 2014, fête de la Divine Miséricorde (année A), l’homélie du père Christophe Kerhardy, et la prière universelle des fidèles de la Résidence du Sacré-Cœur.

C’était après la mort de Jésus, le soir du premier jour de la semaine. Les disciples avaient verrouillé les portes du lieu où ils étaient, car ils avaient peur des Juifs. Jésus vint, et il était là au milieu d’eux. Il leur dit : « La paix soit avec vous ! »

Après cette parole, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples furent remplis de joie en voyant le Seigneur.

Jésus leur dit de nouveau : « La paix soit avec vous ! De même que le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie. »


Ayant ainsi parlé, il répandit sur eux son souffle et il leur dit : « Recevez l’Esprit Saint. Tout homme à qui vous remettrez ses péchés, ils lui seront remis ; tout homme à qui vous maintiendrez ses péchés, ils lui seront maintenus. »

Or, l’un des Douze, Thomas (dont le nom signifie : Jumeau) n’était pas avec eux quand Jésus était venu.

Les autres disciples lui disaient : « Nous avons vu le Seigneur ! » Mais il leur déclara : « Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets pas mon doigt à l’endroit des clous, si je ne mets pas la main dans son côté, non, je ne croirai pas ! »

Huit jours plus tard, les disciples se trouvaient de nouveau dans la maison, et Thomas était avec eux. Jésus vient, alors que les portes étaient verrouillées, et il était là au milieu d’eux. Il dit : « La paix soit avec vous ! »

Puis il dit à Thomas : « Avance ton doigt ici, et vois mes mains ; avance ta main, et mets-la dans mon côté : cesse d’être incrédule, sois croyant. »

Thomas lui dit alors : « Mon Seigneur et mon Dieu ! »

Jésus lui dit : « Parce que tu m’as vu, tu crois. Heureux ceux qui croient sans avoir vu. »

Il y a encore beaucoup d’autres signes que Jésus a faits en présence des disciples et qui ne sont pas mis par écrit dans ce livre.

Mais ceux-là y ont été mis afin que vous croyiez que Jésus est le Messie, le Fils de Dieu, et afin que, par votre foi, vous ayez la vie en son nom.

(Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 20, 19-31)

 L’homélie

Ils sont finis les jours de la Passion... Alors, reste pa dan fénoir !

Mais il y a encore du monde dans la vallée des larmes, voyez tous ces hommes et ces femmes, tous ces enfants et ces jeunes qui souffrent. Leur vie est tellement broyée par les coups durs, leur existence tellement galère, qu’ils n’arrivent pas à entrer dans la jubilation de Pâques. La joie de la résurrection n’est pas pour eux, leurs plaies sont trop à vif. Ils sont les jumeaux de Thomas : inconsolables.

Jésus avait ouvert à un chemin de vie, Jésus avait donné une formidable espérance, mais tout cela s’était fini par un carnage.

Or voici que les dix compagnons disent à Thomas : « Nous avons vu le Seigneur ». Thomas n’arrivait pas à y croire. Son incrédulité n’était pas un refus absolu, un niet délibéré, comme celui que prêche l’athéisme moderne ; le non de Thomas est plutôt un effet de ses émotions. L’apôtre était encore sous le choc de la Passion. Dans sa tête, il revoyait la montée de Jésus au calvaire, il entendait les cris de la foule et les coups de marteau qui enfonçaient les clous. Thomas était hanté par les plaies de Jésus et il le dit : « Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets pas mon doigt à l’endroit des clous, si je ne mets pas la main dans son côté, non, je ne croirai pas ». Au fond, seules les plaies de Jésus pourront guérir les plaies de Thomas. Et nos plaies à nous, qui pourra les guérir ? L’Écriture ne dit-elle pas que c’est dans ses blessures que nous sommes sauvés ?

Huit jours après, voici que Jésus revient. C’était donc vrai, le Christ est ressuscité, il est vraiment ressuscité. Cette nouvelle apparition vient apporter la paix aux apôtres. Il n’est plus question de se terrer dans la peur ou de sombrer dans la désespérance. La paix de Jésus chasse la crainte et donne de l’audace.

Dans cette apparition, ce qui est bouleversant, c’est que Jésus va répondre à la demande de Thomas : « Avance ton doigt ici, et vois mes mains, avance ta main et mets-la dans mon côté ! »

L’Évangile ne dit pas que Thomas ait avancé les mains dans le côté ouvert de Jésus. Mais lui qui avait été si hésitant, si dubitatif, nous laisse une remarquable formule de foi : « Mon Seigneur et mon Dieu ! ».

Thomas a parcouru un merveilleux chemin, du doute à la foi, de la défaite à la victoire, de la tristesse à la joie, du fénoir à la lumière, de la dépression à la résurrection.

Et ce qui a sauvé Thomas, ce qui l’a guéri, ce sont les plaies de Jésus. Oui, c’est dans ses blessures que nous sommes sauvés.

Que l’expérience de Thomas serve à notre foi et règle à jamais les demandes intempestives de signes ou de preuves supplémentaires. Faudrait-il que Jésus refasse le chemin de la croix pour que nous croyions en son amour ? Non, son sacrifice a été accompli une fois pour toutes, et cela nous suffit pour sentir combien la miséricorde divine a dépassé les bornes afin de nous sauver.

Aujourd’hui nous fêtons la Divine Miséricorde, instituée par Jean Paul II lors de la canonisation de sœur Faustine. Cette fête est célébrée tous les ans, le premier dimanche après Pâques, conformément aux demandes du Seigneur. Voilà ce que rapporte Sœur Faustine dans son Petit Journal : « Ma fille, parle au monde entier de mon inconcevable Miséricorde. Je désire que la Fête de la Miséricorde soit le recours et le refuge pour toutes les âmes, et surtout pour les pauvres pécheurs. En ce jour, les entrailles de ma Miséricorde sont ouvertes, je déverse tout un océan de grâces sur les âmes qui s’approcheront de la source de ma miséricorde [...] qu’aucune âme n’ait peur de s’approcher de moi, même si ses péchés sont comme l’écarlate. [...] La Fête de la Miséricorde est issue de mes entrailles, je désire qu’elle soit fêtée solennellement le premier dimanche après Pâques. Le genre humain ne trouvera pas la paix tant qu’il ne se tournera pas vers la source de ma Miséricorde » (Petit Journal, § 699).

« Les entrailles de ma Miséricorde sont ouvertes, par elles je déverse tout un océan de grâces », dit Jésus. Nous l’avons entendu, lorsque Jésus apparaît aux apôtres huit jours après la résurrection, comme aujourd’hui huit jours après Pâques, il leur montre ses mains et son côté transpercés. Par conséquent, les stigmates de la Passion marquent le corps de Jésus ressuscité. Comme nos cicatrices laissées après une opération à cœur ouvert, les plaies de Jésus, indélébiles, révèlent jusqu’où est allé l’amour de Dieu pour nous sauver.

Le cœur du Seigneur ressuscité restera ouvert jusqu’à ce que sa Miséricorde, à force de pardon, ait tout réconcilié. Comme saint Thomas, nous ne voyons plus le Christ ressuscité, mais nous avons l’Eucharistie. Heureux celui qui boit à la coupe
du salut, heureux celui qui mange le pain de vie, ces espèces nous suffisent pour croire sans avoir vu. En communiant, demandons que là où les offenses nous minent, la Miséricorde divine donne le pardon et la paix, que là où les doutes et le désespoir nous plombent, la Miséricorde divine relance l’espérance. Aujourd’hui nous rendons grâce à Dieu pour ses serviteurs saint Jean XXIII et saint Jean Paul II qui nous ont confortés dans la foi. Par leur intercession, nous prions le Seigneur afin que sa paix vienne sur notre terre et que l’humanité baigne sans fin dans l’océan de sa grâce.