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Et vous, croyez-vous en la résurrection ?

Retrouvez l’évangile du 10 novembre 2013, 31e dimanche ordinaire (année C), l’homélie du père Christophe Kerhardy, et la prière universelle des fidèles de la Résidence du Sacré-Cœur.

Article mis en ligne le 14 novembre 2013

par Père Christophe Kerhardy sj

Retrouvez l’évangile du 10 novembre 2013, 31e dimanche ordinaire (année C), l’homélie du père Christophe Kerhardy, et la prière universelle des fidèles de la Résidence du Sacré-Cœur.

 L’homélie

Les hommes veulent vivre… et ce désir en eux est aussi celui de Dieu.

L’évangile va aller au bout de ce désir. Il raconte comment l’empire de la mort est vaincu par le Christ qui s’est levé du tombeau. À Pâques les cloches carillonnent à toutes volées la victoire de la vie ; Jésus, premier né d’entre les morts, a ouvert un passage pour d’autres, car s’il est le premier, c’est qu’il y aura sûrement un deuxième, un troisième… un septième… et pourquoi pas davantage ? Bonne Nouvelle pour nous qui cheminons dans la foi en la résurrection.

Les sadducéens qui s’opposent à Jésus n’en sont pas convaincus. Pour eux, la règle de foi se trouve dans la Torah, c’est à dire dans les cinq premiers livres de la Bible (Genèse, Exode, Nombres, Lévitique et Deutéronome) ; pour le reste on est sceptique, les Prophètes, les écrits de sagesse ne jouissent pas de l’autorité de Moïse. Seule la Torah donc et puisque celle-ci ne parle pas clairement de ce qui se passe après la mort, alors c’est qu’il n’y a rien. Et pour ridiculiser l’idée de résurrection, ils inventent une histoire extravagante : une série de sept mariages suivis de sept morts sans descendance. D’où la question finale : « Eh bien, cette femme à la résurrection, qui aura-t-elle pour mari, puisque les sept frères l’ont eue pour femme ? ». Autrement dit, peut-on imaginer de la polygamie dans le ciel ? Cette question vous paraît saugrenue, un peu jésuite peut-être… ce n’est qu’une hypothèse d’école, qui coupe la vie en sept, comme on coupe les cheveux en quatre, et qui cherche à piéger Jésus.

La réponse de Jésus est habile, il sait que les sadducéens contestent la validité des écrits prophétiques. Inutile de leur rappeler le témoignage des sept jeunes garçons martyrisés sous les yeux de leur mère, eux pourtant ne sont pas une hypothèse d’école, mais une école de foi en la « résurrection ».

Puisque pour les sadducéens ce témoignage n’est pas convainquant, alors Jésus va entrer par la porte de ses contradicteurs et choisir de faire appel au récit du buisson ardent. Grand moment du livre de l’Exode, reconnu par tous, y compris par les sadducéens. Les patriarches, les plus vieux de nos Pères, Abraham, Isaac et Jacob, ne sont-ils pas en Dieu ?

Ce jour-là, Jésus ne donne pas la preuve de la résurrection, car nous le savons, celle-ci doit être crue sur parole. Parole ancienne où l’Éternel déclare : « Je suis celui qui est, le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac, le Dieu de Jacob ». Parole nouvelle, où Jésus affrontant le scepticisme de tous, dévoile que la vie de l’homme est éternelle.

Sa résurrection viendra clore le débat, pour nous, depuis Pâques le Christ est l’aîné d’une multitude qui chemine vers la résurrection.

Saint Paul insiste pour que notre foi ne soit pas vacillante à ce sujet : « Si Christ n’est pas ressuscité, notre prédication est vide et vide aussi votre foi… Si Christ n’est pas ressuscité notre foi est illusoire… Si nous avons mis notre espérance en Christ pour cette vie seulement, nous sommes les plus à plaindre de tous les hommes ».

Pour que saint Paul insiste de cette manière, c’est qu’il y avait du scepticisme dans l’air. La foi en la résurrection est bien au cœur de notre Credo mais certains ont des doutes. Ils sont nombreux ceux qui doutent aujourd’hui de la résurrection. Ressuscité ? Mais qu’est-ce que cela veut dire ?

Pour beaucoup d’hommes, la vie s’arrête au tombeau et après la mort, ils n’espèrent rien, ne croient rien, n’imaginent rien. Songez que 20% des catholiques avouent ne pas croire en la résurrection. Et vous, qu’en pensez-vous ? Qu’espérez-vous, que croyez-vous ?

Nous ne devrions plus douter de la résurrection, avec Jésus le projet de Dieu s’est éclairé : ce qui fera sa gloire, c’est une humanité vivante, ramenée sous un seul chef, le Christ. Pour moi, l’expérience humaine est animée par un mouvement où peu à peu, l’humanité monte de manière sûre et irréversible vers son accomplissement dans le Christ vivant. Ces perspectives, chargées d’espérance, sont bien plus vastes que ce que nous pouvons imaginer. Y réfléchir, nous met devant un amour qui nous déborde, qui nous dépasse mais surtout qui nous contient.

Oui, si j’ai foi dans le Christ, c’est parce que mon avenir est dans le sien, depuis que le jour de mon baptême sa vie de ressuscité est passée dans la mienne.

Quand des interrogations montent en moi, quand le scepticisme me bouscule, quand l’au-delà se voile à nouveau, alors, je fais comme Jésus avec les sadducéens, je reviens vers la Parole de Dieu et j’entends : « Je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi, vivra, même s’il meurt ; et celui qui vit et croit en moi ne mourra jamais. Crois-tu cela ? »

Illustration : Icône de la résurrection de Jésus-Christ qui délivre Adam et Ève des enfers.