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Film et spiritualité : « Les délices de Tokyo »

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Article mis en ligne le 1er juin 2021
dernière modification le 27 août 2021

par Équipe Film & Spiritualité

Film dramatique (2015) de Naomi Kawasé, d’après l’œuvre de Durian Sukegawa avec Kirin Kiki (Tokue), Masatoshi Nagase (Sentaro), Kyara Uchida (Wakana). Durée : 1h53mn. Prix Hôchi de la meilleure actrice pour Kirin Kiki. Prix Jean Lescure des Cinémas Art et Essai au Festival international du film de la Rochelle. Version sous-titrée.

Au cœur de Tokyo, les cerisiers sont en fleurs. Dans une modeste échoppe, Sentaro, la quarantaine, fabrique et vend des doriyakis, pâtisseries traditionnelles. Au comptoir, comme des perruches sur un fil, quelques adolescentes pépient, jusqu’à ce que Sentaro les chasse. Une seule reste : Wakana. Passe une dame âgée, Tokue, qui cherche à se faire embaucher…

Au cœur des doriyakis, le « an », une pâte de haricots rouges confits qui donne toute sa saveur au gâteau et son nom original au film, ainsi qu’au roman dont celui-ci est inspiré. C’est cette pâte que Tokue cuisine à la perfection, avec patience et tendresse. Première leçon du film : faire bien ce que l’on fait, jusqu’au bout, avec amour.

Les délices de Tokyo parle aussi de transmission. Transmission de savoir-faire mais surtout d’un art de vivre. Riche en sentiments, il fait montre d’une remarquable pudeur dans leur expression. « Ce film parle de l’importance de ce qui est invisible dans nos vies, confiait la réalisatrice Naomi Kawasé lors d’une interview. Ma façon de faire des films tourne autour d’un rapport entre le tangible et l’intangible. Entre le visible et l’invisible, qui peuvent dialoguer. » C’est bien ainsi que l’on peut comprendre l’une des scènes les plus savoureuses du film, celle au cours de laquelle Tokue explique à Sentaro qu’il faut écouter « ce que les haricots ont à nous dire de leur long chemin du champ jusqu’à nous ».

Autre caractéristique de l’art de vivre selon Naomi Kawasé : on peut surmonter les épreuves. Et la capacité à le faire se découvre dans l’entraide. En embauchant Tokue, Sentoro lui permet de réaliser enfin son rêve de travailler et d’être en contact avec d’’autres. Lui-même, alourdi par une dette impossible à rembourser, en sera délivré autrement, en apprenant par Tokue à accueillir le monde tel qu’il se donne. Quant à Wakana, dont le regard vif va de l’un à l’autre, elle puisera dans cette histoire la force d’un départ courageux dans la vie.

Naomi Kawase se « considère d’abord comme une citoyenne du monde » et « travaille avec des idées japonaises tout en recherchant une signification universelle ». Que représentent alors ces doriyakis ? De quoi sont-ils la métaphore ? Nous pourrons en débattre après avoir savouré ce film chaleureux, profondément humain et spirituel, dont les personnages restent longtemps en mémoire.


Documents
film-et-spiritualite-les-delices-de-tokyo_a718-2.pdf 83 ko / PDF