par P. Thang Nguôn sj, chapelain
Retrouvez ici l’évangile du dimanche 6 septembre 2020, 23e dimanche du Temps ordinaire (année A), ainsi que l’homélie du père Thang.
Dans le passage de l’évangile d’aujourd’hui, il y a une promesse de Jésus par rapport à une réalité fraternelle pas toujours évidente. Prenons un peu de temps pour voir ce qu’est cette promesse.
Faisons d’abord un détour culturel. Nous avons sûrement entendu parler de « Proletarier aller Länder, vereignit euch ! » plus connu en français « Prolétaires de tous pays, unissez-vous ! ». Dans quel but ? Pour se libérer du joug du patronat, pour prendre le pouvoir afin d’occuper les positions que les classes bourgeoises et dirigeantes possèdent. En fait, on remplace des gens aisés (une classe sociale) par d’autres plus pauvres ou très pauvres (une autre classe sociale) pour profiter de la vie. Ce changement de classe sociale, ce jeu de chaises musicales n’est pas une nouveauté car c’est toujours l’aspect matériel qui prime : la consommation des biens pour mieux vivre.
Quelle différence avec l’évangile d’aujourd’hui ? Certes, Jésus nous dit que « si deux d’entre vous… se mettent d’accord pour demander quoi que ce soit, ils l’obtiendront de mon Père... » (Mt 18, 19). Si nous nous contentons de ce verset, nos demandes au Père risquent d’être dans le cercle de la consommation et du bien-être que la politique nous promet. Voyons donc le verset suivant : « Quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là, au milieu d’eux... » (Mt 18, 20). Jésus nous promet sa présence, sa personne pour ceux qui invoquent son nom. Cette promesse ne se réalisera que si nous nous accordons de nous réunir en son nom.
Le début de l’évangile d’aujourd’hui nous montre que Jésus est au courant de ce qui se passe dans notre famille, dans la communauté des croyants et notamment entre ceux qui le suivaient et plus précisément, entre ses disciples (cf. « Si ton frère a commis un péché contre toi... » (Mt 18, 15a), « S’il t’écoute… » (Mt 18, 15b), « s’il ne t’écoute pas... » (Mt 18, 16a), « s’il refuse de les écouter... » (Mt 18, 17a)). Au courant de ces difficultés, Jésus pourtant nous appelle à aller plus loin : nous rassembler en son nom pour bénéficier de sa présence.
Demandons au Seigneur de nous accorder la grâce de mieux le « connaître intérieurement... », comme le demandait saint Ignace, afin de pouvoir nous rassembler en son nom.