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Jésuites à La Réunion
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Le site des jésuites à La Réunion. La communauté de la Résidence du Sacré-Cœur, les activités de la chapelle de la Résidence et du Centre Saint-Ignace.

Un appel à quitter notre confort
Article mis en ligne le 29 septembre 2019

par P. Thang Nguôn sj, chapelain

Retrouvez ici l’évangile du dimanche 29 septembre 2019, 26e dimanche du Temps ordinaire (année C), ainsi que l’homélie à la chapelle du Sacré-Cœur.

Les lectures du jour

Dans la première lecture, le prophète Amos fustige « ceux qui vivent bien tranquilles dans Sion ». Saint Luc nous rapporte aujourd’hui la parabole du riche et du pauvre Lazare.

À qui cette parabole a-t-elle été racontée ? Cette parabole est racontée à un auditoire composé de gens estimés par le peuple élu : ce sont des pharisiens. Qui sont ils ? Ce sont des religieux qui ont lu, appris et médité la Torah (la Bible du peuple juif). A l’époque de Jésus, comme les saducéens et les esséniens, les pharisiens constituent un des corps religieux et politiques en Israël. Pour Flavius Josèphe, un historien romain juif, ce sont « les plus fidèles interprètes de la Torah ». En effet, c’est à eux qu’incombe la diffusion de la loi écrite dans la Torah. En plus de la diffusion, ils rajoutent la tradition orale (Mishna). Ce sont des personnes qui vivent de manière radicale pour suivre la Loi judaïque : à l’époque de Jésus, ce sont des gens estimés.

Pourquoi Jésus raconte-il cette parabole aux pharisiens ? Penchons-nous sur le riche de la parabole. Le riche est bien vêtu (de pourpre et de lin fin), et il mange bien (festins) ; c’est quelqu’un qui est en bonne santé (wealthy en anglais). On peut penser que c’est un homme entouré et admiré. On peut douter de l’honnêteté de sa fortune. Mais rien ne l’empêche de la gagner honnêtement. Il se peut qu’il ait atteint ce niveau à la force de son poignet. S’il gagne honnêtement sa fortune, n’a-t-il pas le droit de profiter de ce qu’il a gagné ou alors d’user de ses biens à sa guise ? En plus de cela, en consommant et en dépensant, il fait travailler les gens.

Où est donc le mal ? Reprenons le début de la parabole : « Devant son portail gisait un pauvre ... » et la réponse d’Abraham : « Rappelle-toi : tu as reçu le bonheur pendant ta vie, et Lazare, le malheur pendant la sienne. Maintenant, lui, il trouve ici la consolation ... ». Les reproches concernent la manière d’utiliser le bonheur et la consolation dont le riche a bénéficié de son vivant. Le bonheur du riche l’enferme dans la tranquillité de sa vie ; il se contente de la consolation reçue et/ou créée par lui. Suffisant, il ne voit plus ce qui se passe devant ses yeux. Pire, il ne se laisse plus toucher par ce qui se passe autour de lui.

Cette parabole racontée aux pharisiens n’est-elle pas un appel à regarder autour de soi ? Un appel pour quitter notre confort, ne serait-ce que celui de la foi durement acquis ? Laissons-nous interpeller par saint Paul dans sa première lettre à Timothée que nous avons entendue : « Toi, homme de Dieu, recherche la justice, la piété, la foi, la charité, la persévérance et la douceur ».

(Illustration : Codex Aureus d’Echternach)


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