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Le Discours d’un roi

Dimanche 8 février 2015, de 17h30 à 20 heures, l’équipe de Film et Spiritualité propose « Le Discours d’un roi » de Tom Hooper, suivi d’un débat, en salle Jean de Puybaudet.

Article mis en ligne le 30 janvier 2015
dernière modification le 2 mars 2015

par Équipe Film & Spiritualité

Dimanche 8 février 2015, de 17h30 à 20 heures, l’équipe de Film et Spiritualité propose « Le Discours d’un roi » de Tom Hooper, suivi d’un débat, en salle Jean de Puybaudet.

Film de Tom Hooper (2010, Royaume-Uni) avec Colin Firth (Albert, dit « Bertie », duc d’York et futur George VI), Geoffrey Rush (Lionel Logue), Helena Bonham Carter (Elizabeth Bowes-Lyon, duchesse d’York). Oscars 2011 du meilleur acteur, du meilleur scénario original, du meilleur réalisateur et du meilleur film.

Au Royaume-Uni, vers la fin des années 30, l’histoire vraie du duc d’York, affligé d’un bégaiement, qu’il parviendra à maîtriser grâce à un spécialiste en élocution, Lucien Logue, que sa femme le presse de consulter. Et le duc, devenu George VI, prononcera un discours désormais célèbre…

L’histoire est émouvante, en tout cas telle qu’elle est racontée. Albert, duc d’York, deuxième fils du roi George V, n’est pas a priori destiné à régner –il n’est que le deuxième sur la liste de succession– mais il s’intéresse aux affaires de son pays et remplit ses devoirs de prince : visiter tel ou tel lieu, faire des discours... Ah ! les discours : c’est là que le bât blesse. Car Albert –« Bertie » pour sa famille– est bègue. Ses discours sont entrecoupés de silences involontaires, de hoquets, de balbutiements. Trop souvent, ils sont pour lui et pour ses auditeurs, un supplice. Heureusement, « Bertie » a aussi une femme, qui le soutient en toutes circonstances. Et Logue, « orthophoniste » autodidacte, dont les méthodes se révèleront efficaces.

Quoique le film soit classé « drame historique », l’Histoire elle-même n’est ici qu’une toile de fond. Et le scénario prend d’ailleurs quelques libertés avec elle. Car le vrai sujet du Discours d’un roi n’est pas l’Europe bouleversée par la montée du nazisme, mais l’aventure particulière d’un homme, d’un puissant confrontée à une faiblesse intime : sa voix. Alors qu’elle est essentielle à sa fonction, il ne peut compter sur elle quand il en a besoin. Bien plus, en n’étant pas au rendez-vous, elle se retourne contre lui. Le film explore les effets intérieurs, psychologiques, de ce dysfonctionnement physique. Colin Firth campe le portrait d’un homme volontaire, courageux, tenace mais faible aussi, qui doute de lui et de sa capacité à devenir monarque.

La duchesse d’York, avec laquelle il forme un couple uni, est de tous ses combats. Helena Bonham Carter, dans le rôle de la duchesse, apporte une note pétillante, qui tranche avec les manières conventionnelles de son époux –étiquette oblige. Mais c’est surtout la relation du duc et de son thérapeute qui mise en valeur. Et lorsque « Bertie » parvient enfin à maîtriser son bégaiement, face à un Logue qui le guide tel un chef d’orchestre, on se demande si ce sont les exercices mille fois répétés qui portent leur fruit ou si c’est, simplement, ce regard presque paternel, le regard de celui « qui croit en l’autre », qui permet enfin au duc de se révéler tel qu’il est vraiment : un grand roi.

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