Bandeau
Jésuites à La Réunion
Slogan du site

Le site des jésuites à La Réunion. La communauté de la Résidence du Sacré-Cœur, les activités de la chapelle de la Résidence et du Centre Saint-Ignace.

Guérir de son enfance
Article mis en ligne le 17 septembre 2013

par Monique Cadet

De Jacques Lecomte. Éd. Odile Jacob, 2010, 384 pages.

Comment guérir les blessures de l’enfance ? Comment des victimes de violences physiques, ou pire, de maltraitance psychologique, moins visible mais terriblement destructrice, ont-elles pu survivre, transformer leur souffrance en force, bref s’en sortir ? Jacques Lecomte (chargé de cours à l’université Paris X-Nanterre et à la faculté de sciences sociales de l’Institut catholique de Paris) apporte des réponses à toutes ces questions dans cet ouvrage très complet et très clair.

Dans le cadre de son doctorat en psychologie sur les fondements et le processus multidimensionnel de la résilience, il a enquêté auprès d’orphelins, de victimes de maltraitance, de viol, d’inceste, d’un handicap... De son étude bâtie sur des récits de vie d’enfants et d’adultes de tous âges et sur des faits rapportés par des scientifiques, il ressort tout d’abord qu’une personne à l’enfance blessée se reconstruit non pas, comme on le pense souvent, en oubliant, mais en tournant la page, que ce processus est long et qu’il repose sur trois piliers : le lien, la loi et le sens.

Tisser des liens avec quelqu’un de son entourage, ou avec un animal, un jouet, la nature, s’inventer une famille de substitution, un ami, ou encore aider autrui (être utile aux autres permet de s’aider soi-même), sont des moyens pour trouver « une bouée de sauvetage », des repères, et peu à peu « donner du sens à sa souffrance et à son existence ».

Témoignages à l’appui, Jacques Lecomte affirme ensuite que les « psy » ne sont pas les seuls à pouvoir accompagner et explique comment les enseignants, les professionnels de l’aide à l’enfance et toute autre personne (si elle n’est pas à l’origine de la souffrance et bannit les « gentilles phrases qui font mal ») sont des « tuteurs de résilience », notamment en respectant la liberté de parler ou de se taire de l’être en souffrance, en étant patient car le temps est un grand thérapeute et en le valorisant pour qu’il retrouve l’estime de soi.