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Or, le peuple était en attente...

L’évangile du 3e dimanche de l’Avent, année C, l’homélie du père Christophe Kerhardy, la prière universelle du dimanche 16 décembre 2012.

Article mis en ligne le 17 décembre 2012

par Père Christophe Kerhardy sj

L’évangile du 3e dimanche de l’Avent, année C, l’homélie du père Christophe Kerhardy, la prière universelle du dimanche 16 décembre 2012.

L’évangile

Les foules qui venaient se faire baptiser par Jean lui demandaient : « Que devons-nous faire ? »

Jean leur répondait : « Celui qui a deux vêtements, qu’il partage avec celui qui n’en a pas ; et celui qui a de quoi manger, qu’il fasse de même ! »

Des publicains (collecteurs d’impôts) vinrent aussi se faire baptiser et lui dirent : « Maître, que devons-nous faire ? »

Il leur répondit : « N’exigez rien de plus que ce qui vous est fixé. »

À leur tour, des soldats lui demandaient : « Et nous, que devons-nous faire ? » Il leur répondit : « Ne faites ni violence ni tort à personne ; et contentez-vous de votre solde. »

Or, le peuple était en attente, et tous se demandaient en eux-mêmes si Jean n’était pas le Messie.

Jean s’adressa alors à tous : « Moi, je vous baptise avec de l’eau ; mais il vient, celui qui est plus puissant que moi. Je ne suis pas digne de défaire la courroie de ses sandales. Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et dans le feu.
Il tient à la main la pelle à vanner pour nettoyer son aire à battre le blé, et il amassera le grain dans son grenier ; quant à la paille, il la brûlera dans un feu qui ne s’éteint pas. »

Par ces exhortations et bien d’autres encore, il annonçait au peuple la Bonne Nouvelle.

(Évangile de Jésus Christ selon saint Luc, 3, 13-18)

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L’homélie

A l’heure où Jean-Baptiste commence à élever le ton, ça fait trois siècles qu’il n’y a plus de prophètes en Israël, trois siècles que Dieu s’est imposé une cure de silence. Comme on ne l’écoute pas, pourquoi parlerait-il ? Entre temps, la vie religieuse, dominée par des courants conservateurs, s’était durcie. En lieu et place des Talibans d’aujourd’hui, le parti des Pharisiens, intransigeant et rigoureux, faisait peser de lourds fardeaux sur les épaules des petits. De plus, depuis quatre-vingt-dix ans, Rome occupait la Terre sainte, cette tutelle politique était humiliante et insupportable. Bref, beaucoup d’ingrédients étaient réunis pour que s’installent le découragement ou la révolte.

Mosaïque, Pompéi

Et tout à coup, dans la vallée du Jourdain, une sorte de printemps arabe éclate. Une voix annonce un bouleversement imminent. Jean-Baptiste fait courir le bruit que le messie est tout proche et qu’il faut préparer son chemin. Cet ascète attire des foules au bord du désespoir. Va-t-il les cajoler avec des promesses de changement facile ? Non, il hausse le ton, ordonne la conversion. Et ça marche. Beaucoup sont touchés par ce franc-parler, alors, en guise d’acte de contrition, ils s’avancent dans le Jourdain pour être purifiés.

Parmi les personnes qui affluent, on reconnaît des publicains, des soldats, des pécheurs, autant de gens aux histoires lourdes et encombrées. Ils savent que leur vie n’est pas pure et que les gardiens de la Loi d’Israël les méprisent religieusement. Mais ce sont eux qui sont motivés par la venue d’un Sauveur, eux qui sont prêts à changer quelque chose. C’est perceptible quand ils se demandent : que devons-nous faire ?

En homme religieux, Jean Baptiste aurait pu leur prescrire quelques exercices de piété, des prières à réciter, des jeûnes, une neuvaine à sainte Rita pour les causes désespérées, mais non, pour Jean-Baptiste, le meilleur chemin de conversion passe par le service des plus démunis et des plus fragiles. C’est ainsi qu’il invite au partage avec ceux qui sont dans le besoin et qu’il exhorte à la justice et à la paix : que chacun se contente de son dû et renonce à l’escalade de la violence. Collecteurs d’impôts, soldats, agriculteurs, commerçants, chaque catégorie socio-professionnelle est passée en revue et l’effort de solidarité est taillé sur mesure. Quand on voit le délitement moral de la pensée, quand on voit la fortune indécente de quelques-uns indifférents à la pauvreté de beaucoup, quand on voit le niveau de violence, la folie meurtrière qui tue des peuples et des enfants, nous devons je crois nous demander sincèrement : « Que devons-nous faire ? » On ne peut se contenter d’un christianisme de dévotions et de piété. Si nous voulons être crédibles, il nous faut réinitialiser une foi qui regarde l’état du monde, qui discerne ses dysfonctionnements et agit avec vigueur pour la justice, pour la paix et pour le partage. N’ayons pas peur d’en faire de trop dans ces domaines ! Les défis sont énormes, mais mettons-y toute notre vertu.

Et puis laissons la grâce venir à notre secours et accomplir son œuvre. Voyez comment Jean-Baptiste est humble. Il sait bien que son baptême n’a qu’une valeur préparatoire, et il le dit clairement : « Moi, je vous baptise dans l’eau pour vous amener à la conversion. Mais celui qui vient derrière moi est plus fort que moi, et je ne suis pas digne de lui retirer ses sandales. Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint... » Sentez bien la différence entre ces deux baptêmes : celui de Jean exhorte la vertu de l’homme, celui de Jésus sème la grâce de Dieu. Et d’après vous, qui peut le plus : la grâce ou la vertu ?

La grâce seule pourra nous libérer définitivement des toxines du mal qui nous empoisonnent, la grâce seule pourra éclairer les zones les plus sombres de nous-mêmes, la grâce seule pourra détartrer nos cœurs, débarrasser nos consciences de toutes les culpabilités qui nous plombent, la grâce seule pourra revivifier nos pauvres existences et les sauver du néant.

Pour toutes ces grâces, qui viennent avec Jésus, que notre joie coule à flots. Si quelqu’un parmi vous est triste, qu’il prie et songe à Noël qui approche. Dieu vient en personne à notre rescousse, il s’agit de nous en réjouir : « Soyez donc dans la joie, soyez toujours dans la joie, rendez grâce en toute circonstance. »

Le Christ est proche, il n’a pas de hotte chargée de jouets par milliers, non, il arrive les mains vides mais le cœur plein. Plein d’un amour qu’il va faire courir, courir dans le cœur des enfants de 7 à 77 ans.

Préparez vos chants de fête pour accueillir dans l’enfant de Noël, Jésus, le petit trésor d’amour que le Père nous offre avec joie.

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La prière universelle

Seigneur, malgré les difficultés et les souffrances de notre monde, ton Église se réjouit, car tu viens pour apporter à tous le salut. Nous te rendons grâce. Que ton message remplisse de joie le cœur de tous les hommes. Merci Seigneur ! Écoute notre prière !

Viens, Emmanuel, viens, viens parmi nous ! Viens, Emmanuel, viens, viens nous sauver !

Seigneur, que notre joie ne nous enferme pas sur nous-mêmes. Rends-nous attentifs à notre entourage. Que nous soyons prêts à rendre service, à encourager, à aider, à soulager, à aller vers les autres. Comment pourrions-nous vivre cette joie sans un partage fraternel ? Seigneur, écoute notre prière !

Viens, Emmanuel, viens, viens parmi nous ! Viens, Emmanuel, viens, viens nous sauver !

Seigneur, tant d’hommes ont perdu l’espoir. Une parole, un geste, peut les remettre debout. En ce temps de l’Avent, qu’ils puissent rencontrer une Église qui leur parle, qui les réconforte et qui soit pour eux une consolatrice. Nous te prions.

Viens, Emmanuel, viens, viens parmi nous ! Viens, Emmanuel, viens, viens nous sauver !

Seigneur, tu nous apportes la Parole de Vérité. Dans ce monde qui met à notre portée tant de richesses factices, tant de satisfactions immédiates et sans lendemain, aide-nous à choisir le bonheur vrai, celui que Tu nous donnes, celui que nous puisons en Toi et qui nous conduit sur le chemin du salut. Nous te prions.

Viens, Emmanuel, viens, viens parmi nous ! Viens, Emmanuel, viens, viens nous sauver !