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Film et spiritualité : Les citronniers
Article mis en ligne le 16 novembre 2018
dernière modification le 9 février 2019

par Équipe Film & Spiritualité

Film franco-israélien-allemand (2008) de Eran Riklis avec Hiam Abbass (Salma Zidane), Ali Suliman (Ziad Dahoud), Rona Lipaz Michael (Mira Navon), Doron Tavory (Israël Navon). Durée : 1h46mn. Prix du public au Festival de Berlin, section Panorama.

Salma vit en Cisjordanie, dans un village palestinien situé sur la Ligne verte qui sépare Israël des territoires occupés. Veuve, elle vit de la plantation de citronniers hérité de son père. L’arrivée de nouveaux voisins lui cause bien des problèmes : il s’agit d’Israël Navon, ministre israélien de la Défense et de son épouse, Mira. Son verger devient une menace pour leur sécurité, des mesures – radicales ! – s’imposent. Mais Salma n’a pas l’intention de se laisser faire…

Litige entre voisins : ce qui, en France, ferait un vaudeville, prend ici une ampleur inattendue. Évidemment, à travers Salma et le couple Israël-Mira, c’est de leurs peuples dont il est question. Des peuples engagés dans une guerre qui semble ne devoir jamais finir, et dont chaque rebondissement accroît l’absurdité de leur situation. Symbole de cette absurdité : la tour de guet qui surplombe le verger, dans laquelle un jeune homme pas très fûté surveille les lieux tout en révisant son manuel du parfait soldat.

Les citronniers, c’est aussi l’histoire de deux femmes. Salma, veuve, solitaire mais tenace, battante. Mira, riche de la puissance de son époux mais tout aussi solitaire dans la prison dorée qu’est sa maison gardée par les forces de sécurité. Entre l’une et l’autre, malmenées par des sociétés qui ne leur accordent guère d’autre droit que celui de se taire et de se soumettre, une complicité muette va naître… Le dialogue sera-t-il un jour possible ? « J’aimerais être une meilleure voisine pour elle, une voisine normale », confie Mira à la presse.

À travers cette histoire, c’est finalement de la vie, symbolisée par ce verger magnifique, dont il est question. Jusqu’à quand attentera-t-on à la vie ? Jusqu’où la blessera-t-on ? Peut-on espérer qu’elle se régénère sans cesse ? Le débat est ouvert.