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Si quelqu’un veut être le premier…

L’évangile du 25e dimanche ordinaire, année B, l’homélie du père Christophe Kerhardy, la prière universelle du dimanche 23 septembre 2012.

Article mis en ligne le 23 septembre 2012

par Père Christophe Kerhardy sj

L’évangile du 25e dimanche ordinaire, année B, l’homélie du père Christophe Kerhardy, la prière universelle du dimanche 23 septembre 2012.

L’évangile

Jésus traversait la Galilée avec ses disciples, et il ne voulait pas qu’on le sache.
Car il les instruisait en disant : « Le Fils de l’homme est livré aux mains des hommes ; ils le tueront et, trois jours après sa mort, il ressuscitera. »
Mais les disciples ne comprenaient pas ces paroles et ils avaient peur de l’interroger.

Ils arrivèrent à Capharnaüm, et, une fois à la maison, Jésus leur demandait : « De quoi discutiez-vous en chemin ? »
Ils se taisaient, car, sur la route, ils avaient discuté entre eux pour savoir qui était le plus grand.
S’étant assis, Jésus appela les Douze et leur dit : « Si quelqu’un veut être le premier, qu’il soit le dernier de tous et le serviteur de tous. »
Prenant alors un enfant, il le plaça au milieu d’eux, l’embrassa, et leur dit :
« Celui qui accueille en mon nom un enfant comme celui-ci, c’est moi qu’il accueille. Et celui qui m’accueille ne m’accueille pas moi, mais Celui qui m’a envoyé. »

(Évangile de Jésus Christ selon saint Marc, 9, 30-37)

Illustration © Han van Hoof/Creative Commons by-nc-nd

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L’homélie

Pour la deuxième fois, Jésus vient d’annoncer à ses disciples sa Passion. Pour eux, cette issue est impossible à concevoir, ils ne suivent pas Jésus pour échouer, au contraire, ils nourrissent de grandes ambitions. C’est pourquoi ils se comparent entre eux en se demandant qui est le premier.

« Qui est le premier ? ». Pour un esprit mondain, le premier, c’est le plus intelligent, le plus fort, le plus riche, la plus jolie. La compétition pour être le premier commence en famille, puis elle s’invite à l’école, elle se poursuit dans les relations professionnelles, dans le milieu sportif, elle est au cœur du combat politique, avec tellement de coups bas, de désaccords et d’insultes, elle s’impose encore dans les relations internationales, où les nations s’affrontent pour être la plus forte, économiquement, militairement, et parfois même religieusement. Il suffit d’un film provocateur ou de caricatures pour semer le chaos et mettre en péril les efforts de paix.

Les Douze sont un peu dans cet esprit compétitif. Ils suivent Jésus pour mettre en place le Royaume, et chacun espère y dégoter un bon poste. C’est ainsi que ce jour-là ils discutaient entre eux pour savoir comment seraient distribuées les places d’honneur. Pierre pourrait être le Premier ministre… Matthieu, l’ancien collecteur d’impôts, pourrait faire un bon ministre des Finances mais Judas qui tenait la bourse lorgnait peut-être sur ce poste… Jean, le disciple que Jésus aimait, pourrait être promu conseiller du Roi…

Jésus qui débusque cette éternelle tentation du Pouvoir va faire une mise au point. À contre-courant de tout esprit compétitif, il nous redit aujourd’hui, une fois de plus, que le premier, c’est celui qui se fait le dernier et le serviteur de tous.

« Celui qui veut être le premier, qu’il devienne le dernier ! » Ne nous trompons pas sur la signification de cette parole du Christ. Il ne s’agit pas pour le croyant de s’aplatir devant tout le monde, et de devenir la serpillière sur laquelle les autres s’essuieront les pieds, il ne s’agit pas de se dévaloriser, car nous avons de la valeur aux yeux de Dieu… sinon pourquoi donnerait-il sa vie pour nous ?

Non, ce qui compte pour Jésus, c’est que nous arrivions à nous mettre en position de servir. Tous et toutes, nous connaissons des hommes et des femmes qui assurent des responsabilités importantes avec un sens remarquable du service. Nous les voyons soucieux des plus démunis socialement, des plus faibles physiquement, des plus éprouvés moralement. En vérité, ceux qui s’abaissent de la sorte à la manière de Jésus, en réalité s’élèvent spirituellement et ce sont eux qui construisent un monde nouveau édifié sur l’amour.

Par conséquent, si je détiens une parcelle de pouvoir, en famille, dans la société, dans mon entreprise, dans l’Église, si je suis supérieur d’une communauté religieuse, n’oublions jamais de l’exercer avec l’esprit oblatif qui est le cœur de l’Évangile. Contre le gros petit moi, avide de toute-puissance, le plus grand, le premier, dit Jésus, c’est celui qui choisit de servir au lieu d’être servi.

Et pour illustrer cet état d’esprit qui doit nous animer, Jésus met un petit enfant au milieu des disciples et déclare : « Celui qui accueille en mon nom un enfant comme celui-ci, c’est moi qu’il accueille ».

Situé dans le contexte culturel de l’époque, c’est complètement nouveau, car l’enfant n’était pas dorloté, protégé, défendu comme il l’est aujourd’hui. Comptant pour rien, cet enfant, à l’instar de tant de personnes marginalisées, ignorées, repoussées, devient la présence réelle de Jésus et de son Père.

Attentive à cette présence, l’Église accueille, écoute, visite les personnes en prison, à l’hôpital. Nul doute que le service de toutes ces personnes actualise la Parole de Jésus. Prions pour que ce « souci du dernier », si typique du christianisme, soit pour nous un fer de lance. Et croyons que l’esprit de service et d’oblation fera beaucoup mieux que nos compétitions et nos vulgaires caricatures qui nous dressent les uns contre les autres.

Demandons l’humilité du serviteur, et avec cette grâce poursuivons l’œuvre de Jésus.

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Illustrations : en haut © Anna Strumillo/Creative Commons by-nc-nd ; en bas © Photos Libres)

La prière universelle

Seigneur, que nous ayons une meilleure compréhension de l’Évangile et de la Parole.
Bénis ceux qui, parfois au péril de leur vie, œuvrent pour l’avènement de la paix dans le monde et pour la protection des populations en danger.
Seigneur, nous te prions.

Écoute la prière de ce monde qui t’attend, envoie-nous ta lumière à nous qui sommes tes enfants.

Seigneur, éradique le mal qui est en nous.
Que ta sagesse guide nos pensées et nos actes, afin que nous soyons des porteurs de paix, pour nous-mêmes et pour nos frères.
Seigneur, nous te prions.

Écoute la prière de ce monde qui t’attend, envoie-nous ta lumière à nous qui sommes tes enfants.

Seigneur, que l’enfant soit accueilli, respecté et aimé dans la famille et dans la société. Qu’on protège son innocence et qu’on ne trahisse pas sa confiance.
Seigneur, nous te prions.

Écoute la prière de ce monde qui t’attend, envoie-nous ta lumière à nous qui sommes tes enfants.

Seigneur, apprends-nous à rechercher les vraies richesses, celles que tu nous offres, et à laisser de côté celles que nos instincts convoitent.
Seigneur, nous te prions.

Écoute la prière de ce monde qui t’attend, envoie-nous ta lumière à nous qui sommes tes enfants.