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La confession de foi de Pierre

L’évangile du 24e dimanche ordinaire, année B, l’homélie du père Christophe Kerhardy, la prière universelle du dimanche 16 septembre 2012.

Article mis en ligne le 17 septembre 2012

par Père Christophe Kerhardy sj

L’évangile du 24e dimanche ordinaire, année B, l’homélie du père Christophe Kerhardy, la prière universelle du dimanche 16 septembre 2012.

L’évangile

Jésus s’en alla avec ses disciples vers les villages situés dans la région de Césarée-de-Philippe. Chemin faisant, il les interrogeait : « Pour les gens, qui suis-je ? »

Ils répondirent : « Jean Baptiste ; pour d’autres, Élie ; pour d’autres, un des prophètes. »

Il les interrogeait de nouveau : « Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? » Pierre prend la parole et répond : « Tu es le Messie. »

Il leur défendit alors vivement de parler de lui à personne.

Et, pour la première fois, il leur enseigna qu’il fallait que le Fils de l’homme souffre beaucoup, qu’il soit rejeté par les anciens, les chefs des prêtres et les scribes, qu’il soit tué, et que, trois jours après, il ressuscite.

Jésus disait cela ouvertement. Pierre, le prenant à part, se mit à lui faire de vifs reproches.
Mais Jésus se retourna et, voyant ses disciples, il interpella vivement Pierre : « Passe derrière moi, Satan ! Tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes. »

Appelant la foule avec ses disciples, il leur dit : « Si quelqu’un veut marcher derrière moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix, et qu’il me suive. Car celui qui veut sauver sa vie la perdra ; mais celui qui perdra sa vie pour moi et pour l’Évangile la sauvera. »

(Évangile de Jésus Christ selon saint Marc, 8, 27-35)

Illustration : « Saint Pierre ». Bernardo Daddi, XIVe siècle.

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L’homélie

Petit sondage d’opinion : Jésus interroge ses disciples pour savoir comment il est perçu par les gens. Pour les gens, qui suis-je ? Les rumeurs vont bon train : pour les uns il est Jean-Baptiste... pour d’autres Elie... ou l’un des prophètes d’autrefois. Dans l’opinion, on voit donc en Jésus une résurgence du passé, on l’assimile à une figure prestigieuse du temps longtemps. C’est bien connu, l’âge d’or c’était autrefois, et vous, qu’en pensez-vous : hier c’était mieux ? Mais non, Jésus n’est pas Jérémie II ou Elie III, et ce n’est pas en réanimant le passé qu’on va construire les temps nouveaux.

C’est ensuite au tour des disciples de trancher la question : « Pour vous qui suis-je ? ». Pierre n’a aucun doute, le maître est fort, il chasse les démons, il remet debout les paralysés, il calme la tempête, c’est un vrai succès, tout se présente donc sous les meilleurs auspices, alors Pierre se lance et déclare ce que personne n’avait osé faire avant lui : « Tu es le Messie ! ». Nous ne contesterons pas cette déclaration de foi, elle figure dans notre Credo. Cependant, une clarification s’impose : tandis que les apôtres rêvent d’un messie nationaliste et revanchard, paré de toute la puissance nécessaire pour faire tomber les ennemis d’Israël, Jésus leur parle d’un Messie crucifié.

« Il faut que le Fils de l’Homme souffre beaucoup, qu’il soit rejeté par les anciens, les chefs des prêtres, les scribes. » C’est clair, Dieu n’agira pas par la violence et ceux qui sèment la terreur en son nom, sont fondamentalement dans l’erreur.

Ceci étant dit, l’annonce de la Passion ne passe pas, les disciples sont déconcertés ; l’écart entre ce qu’ils rêvent et ce qui est annoncé est impensable et inadmissible... et ils le font savoir : « Pierre prit Jésus à part, et se mit à lui faire de vifs reproches ».

Oui la croix est dure, mais elle est une opération de vérité qui dénonce les violences et les injustices, les absurdités de l’histoire et la barbarie qui peut faire éruption à tout moment contre des hommes intègres, pacifiques et bienfaisants. Par ailleurs, lorsqu’on a compris qu’une formidable effusion d’amour coule des plaies de Jésus, alors on s’incline devant la croix qui nous révèle jusqu’où Dieu peut s’abaisser et se perdre pour nous relever et nous sauver. La croix, ce grand dommage que les hommes ont fait à Dieu est en vérité le plus grand hommage que Dieu ait fait aux hommes. Par conséquent vouloir un christianisme sans croix, c’est refuser le témoignage suprême de l’amour. Pierre se l’entend dire vertement : « Passe derrière moi Satan, tes pensées ne sont pas les pensées de Dieu, ce sont les pensées des hommes ».

Et où en sont les pensées des hommes aujourd’hui ? Pour beaucoup, le grand enjeu de la vie c’est l’épanouissement de soi, le profit et le plaisir personnel. En face de cet enjeu, la croix est une perspective démodée et traumatisante, et l’idée du moindre sacrifice insupporte et échauffe les esprits. Mais parmi nous il ne doit pas en être ainsi : « Si quelqu’un veut marcher derrière moi, dit Jésus, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive. Car celui qui veut sauver sa vie la perdra ; mais celui qui perdra sa vie pour moi et pour l’Évangile, la sauvera ».

« Prendre sa croix, perdre sa vie pour la gagner » : oh, il ne s’agit pas de s’infliger des souffrances, c’est inutile de réanimer le mauvais dolorisme pour gagner le paradis. Les tuiles qui nous tombent dessus avec les soucis qui s’enchaînent, les relations tendues, la santé qui déraille, le moral et la vie qui nous abandonnent, toutes ces croix et tant d’autres se suffisent largement à elles-mêmes pour que nous n’ayons pas besoin d’en rajouter.

Ce que nous révèle l’Évangile, c’est que Dieu ne se tient pas à l’écart de nos souffrances. Le Christ s’est pleinement associé aux tragédies qui blessent les vivants, il souffre et agonise avec nous, ce qui est dur pour nous est dur pour Dieu. Si cela peut nous aider à porter un peu le fardeau d’un frère, ce ne sera pas si mal.

Mais ne nous arrêtons pas là car le Christ est ressuscité. Jésus, le Serviteur souffrant, en assumant tous nos déboires, emportait le monde dans la vigueur de la vraie vie. Tu veux être son disciple, eh bien, pour le suivre, ne rechigne pas aux sacrifices mais offre ta vie, alors en voyant ce que tu fais, en voyant comment tu sers, comment tu aimes, on saura qui est Jésus.

Illustration : « La crucifixion blanche ». Marc Chagall, XXe siècle.

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La prière universelle

Seigneur, nous te prions pour le pape, les évêques, les prêtres, qui annoncent au monde un Messie serviteur et nous appellent à nous mettre au service de tous les hommes. Seigneur, écoute-nous.

Par Jésus-Christ, ton serviteur, nous te prions Seigneur !

Seigneur, rends-nous plus attentifs à tous les jeunes confrontés à des situations très difficiles liées au chômage. Que nous soyons assez courageux pour prendre notre part de responsabilité et aider le pouvoir politique et les associations à trouver des solutions durables pour ces jeunes.
Seigneur, écoute-nous.

Par Jésus-Christ, ton serviteur, nous te prions Seigneur !

Seigneur, que notre vie de chrétiens soit un chemin d Christ, qui nous engage au service de nos frères qui baissent les bras parce qu’ils sont découragés. Que notre engagement les aide à garder malgré tout l’assurance que Dieu est là pour venir à leur secours.
Seigneur, écoute-nous.

Par Jésus-Christ, ton serviteur, nous te prions Seigneur !

Seigneur, nous te prions pour tous ceux qui sont engagés dans des actions humanitaires. Qu’elles reçoivent notre soutien pour remplir leur mission d’aide auprès des populations qui souffrent.
Seigneur, écoute-nous.

Par Jésus-Christ, ton serviteur, nous te prions Seigneur !