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Jésuites à La Réunion
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Le Tombeau

Dimanche 11 mai, de 17h30 à 19h30 dans la salle Jean de Puybaudet, projection du film « Le Tombeau » de Jonas McCord, suivi d’un débat animé par le père Bernard Paulet sj.

Article mis en ligne le 30 avril 2014
dernière modification le 11 juin 2014

par Père Bernard Paulet sj

Dimanche 11 mai, de 17h30 à 19h30 dans la salle Jean de Puybaudet, projection du film « Le Tombeau » de Jonas McCord, suivi d’un débat animé par le père Bernard Paulet sj.

Film de Jonas McCord (The Body), USA, 2000, avec Antonio Banderas et Olivia Williams.

Lors d’une fouille archéologique à Jérusalem, une jeune archéologue israélienne, le professeur Sharon Golban, découvre un squelette dans un tombeau très ancien. Les marques trouvées sur le squelette et les objets l’entourant tendent à prouver que l’homme est mort par crucifixion il y 2000 ans. Cette découverte pourrait bouleverser l’humanité : est-ce le corps du Christ ? Le Vatican envoie sur place un jésuite historien, le Père Matt Guttiérrez, pour éclaircir l’affaire....

Le film embrasse large, situant des débats millénaires dans la Jérusalem d’aujourd’hui, déchirée par les conflits entre israéliens et palestiniens, juifs, musulmans et chrétiens. La découverte de la tombe problématique se fait sur fond d’imbroglio politico-religieux, avec, à la clé, la question de savoir à qui appartient la Ville Sainte. A mi-chemin entre Indiana Jones et Le nom de la rose, Le Tombeau renouvelle le genre du film d’aventures où se mêlent action, suspense et croyance. Et il ne faut pas demander à ce film de grands développements spirituels, même si on n’échappe pas à la conversation théologique au clair de lune entre le jésuite « latin-lover » et la belle archéologue. La question posée à cette heure peu catholique n’est d’ailleurs pas inintéressante ; elle est tout du moins actuelle : peut-on se contenter d’un Jésus-Maître de vie humaniste, ou la Résurrection est-elle centrale pour la foi ? Car le principal intérêt de ce film est d’illustrer la question délicate des rapports entre la foi et l’histoire. Quelle assurance historique minimum requiert la foi chrétienne ? Que sait-on réellement sur ce juif nommé Jésus ? Et si la connaissance historique venait bousculer nos convictions de toujours, en particulier celle de la résurrection ?

Une fois de plus, c’est l’Église, en la personne d’un cardinal moins photogénique qu’Antonio Banderas, qui en prend pour son grade. Le Vatican ne se soucie pas tant de savoir si le tombeau est celui de Jésus, que de sauver les apparences et la religion. « Votre mission est de protéger l’Église », dit le cardinal au fils d’Ignace lors de leur premier entretien. « Ma mission est de protéger la foi », lui répond ce dernier. On aura compris que le beau jésuite est du bon côté, du côté « éclairé » (il est d’ailleurs présenté curieusement comme originaire du Salvador, avec son parfum de guérilla et de théologie de la libération), ce qui ne l’empêche pas de rester jusqu’au bout fidèle à ses convictions et à sa vocation.

Ce « Tombeau », ou plutôt ce « Corps » selon le titre original du film, accompagnera notre foi en la Résurrection savourée tout au long du Temps pascal.