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Jésuites à La Réunion
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Aimer à fond pour montrer combien Dieu nous aime

Retrouvez l’évangile du 9 mai 2013, fête de l’Ascension du Seigneur (année C), l’homélie du père Christophe Kerhardy, et la prière universelle des fidèles de la Résidence du Sacré-Cœur.

Article mis en ligne le 10 mai 2013
dernière modification le 26 mai 2013

par Père Christophe Kerhardy sj

Retrouvez l’évangile du 9 mai 2013, fête de l’Ascension du Seigneur (année C), l’homélie du père Christophe Kerhardy, et la prière universelle des fidèles de la Résidence du Sacré-Cœur.

 L’homélie

Toute ascension procure de la joie, qui n’est pas ravi des premiers pas que parvient à faire un petit enfant ? Quel parent, quel éducateur n’éprouve pas un sentiment de fierté quand un jeune après des années d’études laborieuses décroche un diplôme ; et qui ne se réjouit pas quand un sportif aux couleurs de son pays monte sur la plus haute marche du podium, c’est parfois tout un pays qui communie à cette ascension, toute une nation qui vibre quand l’orchestre entonne allons enfants de la patrie, le jour de gloire est arrivé !

A contrario, on peut comprendre le désarroi, la frustration d’une société où l’ascenseur social est en panne, et où les perspectives d’avenir sont floues, car au fond les hommes sont joyeux quand ils s’élèvent. Tout le monde est enthousiaste de monter un peu plus haut. Et si Dieu l’était aussi ? Ne pensez-vous pas que l’ascension de Jésus est un jour de joie dans le ciel ? Heureux qui comme Ulysse a fait un long voyage, Jésus rentre au pays après un parcours périlleux, et il est victorieux.

Bien sûr il part, il se soustrait au regard de ses amis, et nous sommes bien comme eux qui auraient sans doute aimé le retenir, comme eux qui auraient aimé le voir encore. Mais à quoi bon quelques apparitions de plus, à vrai dire, tout est dévoilé, et l’Ascension de Jésus vient couronner son exploit. Jésus part, et cependant ce n’est pas un jour triste.

Sa venue parmi nous a semé du bonheur, son ascension dans le ciel apporte un surcroît d’espérance. Élevé à la droite du Père, le Christ ne s’y retire pas en solitaire. La tête ne peut pas se détacher de son corps et son corps, c’est nous, nous qu’il a sauvés afin que nous soyons avec lui près du Père. L’Ascension du Christ est donc notre horizon commun.

Face à l’Ascension, nous sommes comme des enfants qui passent le long d’un haut mur. Le plus petit monte sur les épaules du plus grand et ses yeux voient au-delà du mur et celui qui est en-dessous, curieux et impatient, lui demande : « Raconte, raconte, qu’est-ce que tu vois ? ». Mais le plus petit, attiré par la Gloire prend son élan, franchit le mur et saute tout entier dans la patrie du ciel. Aujourd’hui le Christ rejoint le Père, mais il ne laissera pas son frère au pied du mur ; près de lui nous avons une place, comme il l’a dit lui-même : « Lorsque j’aurai été élevé, j’attirerai tout à moi » ou bien encore « je pars vous préparer une place ».

Pour méditer sur ces promesses, saint Ignace propose de m’imaginer à mon tour devant le Père, en compagnie de Jésus et de la cour céleste, élevé comme eux dans la gloire ; contemplant le terme de mon histoire, moi si faible, si pauvre, je me représente ce que le Seigneur désire pour nous .Oui, dans l’événement de l’Ascension, il y a bien quelque chose de vertigineux, car notre regard s’ouvre à l’immensité du projet de Dieu, qui remodèle et façonne toutes vies jusqu’à ce qu’elles aient atteint la plénitude de la stature du Christ, l’état de l’Homme parfait.

Ces vues peuvent donner la sensation que le sol se dérobe sous nos pieds, comme les apôtres d’ailleurs, suspendus entre la terre et le ciel, vers lequel sont tendus leurs regards. Le Christ a disparu dans la nuée, il n’y a plus rien à voir, plus de visage à contempler, ils ne savent plus très bien que faire. Alors, on nous dit que deux hommes en vêtements blancs se tenaient devant eux et disaient : « Pourquoi restez-vous là à regarder vers le ciel ? »

Revenons donc sur terre, si vous le voulez bien. Et mettons en œuvre les dernières paroles que Jésus a adressées à ses disciples : « Allez, de toutes les nations, faites des disciples… Apprenez-leur à garder les commandements que je vous ai donnés ». Il s’agit donc de prendre des initiatives, d’être inventifs, d’aimer à fond afin de montrer à nos contemporains combien Dieu nous aime.

Allez, encore dix jours pour être fin prêt, oui, dix jours d’ici la Pentecôte, pour demander l’Esprit Saint, afin qu’il nous envoie dire à tout homme : l’Ascension, c’est l’intense joie du Père et la fierté de son fils qui avance en tête d’un long cortège de frères sauvés et victorieux. L’amour a tout gagné, sa réussite est totale, il recueille dans l’intimité divine ce que nous avons humanisé et au final tout le monde est enthousiaste là-haut !

(Illustration : « L’Ascension », Macha Chmakoff)