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Jésuites à La Réunion
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Le site des jésuites à La Réunion. La communauté de la Résidence du Sacré-Cœur, les activités de la chapelle de la Résidence et du Centre Saint-Ignace.

C’est ma paix que je vous donne

Retrouvez l’évangile du 5 mai 2013, sixième dimanche de Pâques (année C), l’homélie du père Christophe Kerhardy, et la prière universelle des fidèles de la Résidence du Sacré-Cœur.

À l’heure où Jésus passait de ce monde à son Père, il disait à ses disciples : « Si quelqu’un m’aime, il restera fidèle à ma parole ; mon Père l’aimera, nous viendrons chez lui, nous irons demeurer auprès de lui. Celui qui ne m’aime pas ne restera pas fidèle à mes paroles. Or, la parole que vous entendez n’est pas de moi : elle est du Père, qui m’a envoyé. Je vous dis tout cela pendant que je demeure encore avec vous ; mais le Défenseur, l’Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit.

« C’est la paix que je vous laisse, c’est ma paix que je vous donne ; ce n’est pas à la manière du monde que je vous la donne. Ne soyez donc pas bouleversés et effrayés. Vous avez entendu ce que je vous ai dit : Je m’en vais, et je reviens vers vous. Si vous m’aimiez, vous seriez dans la joie puisque je pars vers le Père, car le Père est plus grand que moi. Je vous ai dit toutes ces choses maintenant, avant qu’elles n’arrivent ; ainsi, lorsqu’elles arriveront, vous croirez. »

(Évangile de Jésus Christ selon saint Jean, 14, 23-29)

Article mis en ligne le 5 mai 2013

par Père Christophe Kerhardy sj

Retrouvez l’évangile du 5 mai 2013, sixième dimanche de Pâques (année C), l’homélie du père Christophe Kerhardy, et la prière universelle des fidèles de la Résidence du Sacré-Cœur.

À l’heure où Jésus passait de ce monde à son Père, il disait à ses disciples : « Si quelqu’un m’aime, il restera fidèle à ma parole ; mon Père l’aimera, nous viendrons chez lui, nous irons demeurer auprès de lui. Celui qui ne m’aime pas ne restera pas fidèle à mes paroles. Or, la parole que vous entendez n’est pas de moi : elle est du Père, qui m’a envoyé. Je vous dis tout cela pendant que je demeure encore avec vous ; mais le Défenseur, l’Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit.

« C’est la paix que je vous laisse, c’est ma paix que je vous donne ; ce n’est pas à la manière du monde que je vous la donne. Ne soyez donc pas bouleversés et effrayés. Vous avez entendu ce que je vous ai dit : Je m’en vais, et je reviens vers vous. Si vous m’aimiez, vous seriez dans la joie puisque je pars vers le Père, car le Père est plus grand que moi. Je vous ai dit toutes ces choses maintenant, avant qu’elles n’arrivent ; ainsi, lorsqu’elles arriveront, vous croirez. »

(Évangile de Jésus Christ selon saint Jean, 14, 23-29)

L’homélie

En cette période, proche de la Pentecôte, l’Église invoque la venue de l’Esprit-Saint. Dans l’évangile que nous méditons ce dimanche, Jésus désigne l’Esprit-Saint comme le Défenseur : « Le Défenseur, l’Esprit-Saint que le Père enverra en mon nom, vous enseignera tout… »

Le défenseur, c’est celui vient à la rescousse de l’accusé et qui lui souffle les arguments de sa défense. Si les disciples ont besoin d’un défenseur, d’un avocat, c’est qu’il y a matière. Lors de la Passion, Jésus a été accusé à tort et s’est trouvé sans défense et les disciples craignent que la haine qui s’est déchaînée contre lui les atteigne eux aussi. Angoissés, ils sentent que l’accusateur est proche, tapi à leur porte. Ils sont dans l’attente du Défenseur qui viendra soutenir leur bonne foi. Avec lui, ils seront forts, plus forts que les persécutions qui s’abattront sur les premiers chrétiens de Palestine, du Proche-Orient et puis de Rome. L’Esprit-Saint, le défenseur, ne viendra pas changer leur vie en long fleuve tranquille, mais avec lui ils ne seront plus tourmentés par la peur de l’ennemi.

Dans l’Église d’aujourd’hui, le même Esprit-Saint nous est promis. Et il y a matière, car nous faisons face à des critiques nombreuses, à des accusations graves, d’abus sexuels, de silence coupable, de corruption. Certaines de ces accusations sont parfaitement légitimes, et nous devons nous réjouir que la vérité se fasse, que la chape du silence ne couvre plus les déviances, nous devons nous réjouir que justice soit rendue aux victimes. Mais est-il juste que ce processus de vérité se transforme en accusation systématique ? Non, le corps de l’Église n’est pas coupable des turpitudes de quelques-uns de ses membres, de même que les Réunionnais d’aujourd’hui ne sont pas coupables du système esclavagiste d’hier.

Frères et sœurs, ne nous laissons pas démonter et attachons-nous aux bonnes raisons d’être fier de l’Église et de l’Esprit qui la conduit. Sous son impulsion, nous voyons d’innombrables chrétiens défendre la vie, la justice et la paix… Oui, c’est l’Esprit qui invente avec nous le Secours catholique et le réseau mondial des Caritas, c’est l’Esprit qui a créé le Comité contre la faim et pour le développement, c’est lui encore qui suscite les Conférences Saint Vincent de Paul, la Fondation Abbé Pierre, l’Ordre de Malte, le mouvement Foi et Lumière et la communauté de l’Arche. C’est lui qui met des chrétiens en première ligne dans l’accompagnement des personnes handicapées, détenues ou réfugiées, lui encore qui incite tant des nôtres à prendre soin des plus fragiles, lui toujours qui suscite les initiatives en faveur de la paix.

« Je vous laisse ma paix, je vous donne ma paix… que votre cœur cesse de se troubler et de craindre. » Ce don de la paix peut sembler loin de la réalité ; nous constatons en effet que les conflits n’en finissent pas. Et nous nous demandons : mais qui mène le monde ? L’Évangile ou des idéologies intolérantes, des peurs irrationnelles, de féroces volontés de puissance ? Quel témoignage pue édifiant quand on se bat au Moyen Orient, là même où le Seigneur a semé ces promesses de paix. Que la paix vienne en terre sainte et que la paix vienne aussi chez nous, que l’Esprit fasse table rase des rancœurs, des disputes familiales, des brusqueries, qui sont autant de troubles à la paix. Ces troubles, nous pouvons travailler à les éliminer. Nous pouvons nous engager pour construire la paix autour de nous, dans nos familles, au travail.

L’union des cours, voilà la paix véritable que Jésus nous laisse ; il ne la laisse pas comme un habit prêt à porter, mais comme un travail à accomplir : « Heureux les artisans de paix ». Au fond, la véritable paix c’est le travail de l’Esprit-Saint qui pousse les hommes à dominer leurs instincts de peur, leurs poussées agressives, leurs abcès de haine. Si notre écoute de l’Évangile est sincère, alors, nous devrions être engagés durablement à promouvoir la paix. Durablement, car la paix du Christ ne saurait être un simple armistice, un désarmement momentané, mais elle appelle à construire un vivre ensemble totalement désarmé. Plus nos relations seront établies sur la confiance et l’entraide mutuelle, plus nos solidarités seront réelles, plus nos esprits seront ouverts aux autres, plus les fruits de la terre seront répartis équitablement, plus la paix aura des chances de devenir notre bien commun.

Se dire, en un instant de prière, que tout ennemi est un enfant de Dieu, que tout adversaire est comme moi en quête de pardon et de bonheur, n’est-ce pas un premier pas vers la paix ? Pour faire ce pas, Mère Térésa faisait cette suggestion : « Souriez cinq fois par jour à une personne à qui vous n’avez pas du tout envie de sourire –faites-le pour la paix ».

Frères et sœurs, laissons l’Esprit de Jésus entrer dans nos champs de bataille et découvrons qu’il a déjà vaincu tous nos plus bas instincts, nos tensions et nos peurs. Sa pâque a tout rétabli dans une relation de confiance avec le Père. De cette victoire pascale nous tenons notre paix, et cette paix est devenue le moteur de notre mission. En paix vis-à-vis de Dieu, par grâce et non par nos mérites, nous défendons l’homme. Conscients d’être sauvés nous-mêmes, nous sommes devenus défenseurs de tous, convaincus qu’ils auront leur place dans la Jérusalem céleste, dans la Cité de Dieu. Oui, prions pour que ici et maintenant, l’Esprit de Dieu venant en nous, nous fasse diffuser un peu du Ciel dès cette Terre. Que la paix du Seigneur soit toujours avec vous.

(Illustration : irochka / 123RF Banque d’images)

La prière universelle

Pour que l’œuvre de l’Esprit-Saint se reflète aujourd’hui à travers les décisions de ceux qui ont la responsabilité de l’Église, pour qu’elle s’adapte aux cultures de tous les peuples. Seigneur, nous te prions.

Entends cette prière qui monte vers toi, entends cette prière faite de mille voix

Pour que Dieu puisse demeurer en nous, nous avons besoin d’accueillir l’Esprit que Jésus nous enverra. Donne-nous de nous laisser enseigner par lui. Seigneur, nous te prions.

Entends cette prière qui monte vers toi, entends cette prière faite de mille voix

Seigneur, nous te prions pour que la paix progresse dans le monde et que notre foi au Christ nous aide à chercher des chemins de rencontre et de réconciliation. Seigneur, nous te prions.

Entends cette prière qui monte vers toi, entends cette prière faite de mille voix

Seigneur, que nous soyons capables de répondre à ton appel. Que ta grâce nous aide à vivre pleinement cet amour que tu nous offres. Qu’il soit le socle permanent de nos pensées, de notre conduite et de nos actes.